J'avais vu un reportage et j'en avais
entendu parlé, mais entre mythe phantasme et réalité je voulais m'y frotter.
OUCHHHHHHHH.

A 50 km de la Paz il existe la
tristement célèbre route de la mort la plus dangereuse et meurtrière du monde.
Ce tronçon de 63 km est une route qui permet de traverser la cordillère des Andes
et relie ainsi l'altiplano à la foret amazonienne.
Mais pour cela il faut donc
franchir un col a 4700 m et descendre dans une vallée de roche aux pentes
vertigineuses, abyssales et sinueuses, pour dévaler 3500 m
d'altitude en 63 km (vérifiez vos freins) sur une piste évidemment parsemée d'ornières,
de cailloux et de roches, quelques fois creusée directement dans la roche, le
tout sur une largeur parfois d'une voiture, évidemment sans rambarde de
sécurité, souvent sans visibilité, avec chute d'eau à franchir et quelquefois
chute de pierres ou rochers. Voici le décor planté !
Cette piste très,
trop dangereuse fut abandonnée au profit d'une vrai route digne de ce nom finie
il y a trois ans. Du coup la route de la mort (de son vrai nom !) Fut
investie par les agences spécialisées dans le frisson (raid VTT, base jump,
raid tyrolienne).

Et me voici dans un bus à 7 heure du
matin avec :

 - l'agence Barracuda choisie malgré
son prix le plus élevé, (parmi la 20 aine d'agences spécialisées) pour la
qualité de ses vélos et son approche sécurité. On ne mégote pas avec cela ....

 - 8 autre inconscients en mal de
sensations fortes. Mais eux au moins il on l'excuse de l’Age, et n'ont pas de
responsabilités parentales...

 - le bide noué... putain qu'est ce que
je fous la moi....

Puis devant les paysages magnifiques
de la cordillère des Andes qui se succèdent devant mes yeux au soleil levant,
face à la prévenance et au professionnalisme de nos guides et du conducteur, grâce
à l'excitation qui gagne le groupe en même temps que se rompt la glace des différentes
cultures présentes dans le bus : 6 norvégiens, 2 allemands, 2 anglais 4 go
pro et beaucoup de testostérone, la peur se dissipe au profit de l'excitation
puis de l'impatience.

Arrêt au col de la Cumbre 4700 m face
a un petit lac et devant le magnifique panorama de la cordillère des Andes
plein ouest l'aridité et le froid de l'altiplano. Plein est c’est la forêt
amazonienne et notre destination le petit village de Yolosa à 1200 m au bord de
la Yolosa River. j'ai du mal à déglutir. Heureusement j'ai prévu dan mon package
feuille de coca et bonbon a la coca. Elle améliore le souffle en augmentant la
capacité pulmonaire par dilatation des alvéoles (cf. musé de la coca hier a la Paz) 


8h30 Première
partie du grand frisson. Nous voila dévalant une pente d'asphalte vertigineuse
flirtant les 80 km/h avec beaucoup de trafic... Nous sommes sur la nouvelle
route je kiff grave et l'appréhension à complètement disparue je trouve cela
plutôt facile est-ce l'effet de la coca?

9H15 Que nenni cette première partie
n'est qu'une mise en jambe ! Ou en bouche devrai-je dire, avec trois objectifs
:

1 assouvir donc calmer les envies de
vitesse

2 nous échauffer prendre en main et
apprivoiser notre matériel pour le véritable défi 

3 permettre au guide d'appréhender
notre niveau, notre maitrise des vélos et notre condition physique en altitude.

Maintenant le défi commence ! 

Trevi et Mat, 2 des 6 norvégiens sont
guide de haute montagne et au delà d'une condition physique irréprochable, ils
sont de véritables mordus de la « Ruta de la muerte » 5 descentes
pour Trevi et 3 pour Mat. Ils sont cousins, ont atterri en Bolivie il y a trois
jour et se préparent pour faire l'ascension du plus Sommet de Bolivie, Le
volcan Sajama, à 6542m, dont une grande partie en escalade et en piolet et
crampons (leur spécialité), bref de vraies tapettes...

10 km plus bas sur cette route
d’asphalte nous sommes remonté dans le bus après paiement de l'entrée du parc
où se trouve cette chère « ruta de la muerte ». Nous voici remontant
sur 8km une pente assez raide pour rejoindre la bifurcation de Chuspipata
cross-road. Ca y est nous y sommes nous avons tourné et très vite je réalise que
vivre la légende va me demander courage et maitrise.

Le premier kilomètre est
absolument lunaire nous sommes sur une route de caillou défoncée, minuscule,
entourés d'un épais brouillard. Celui-ci me laisse tout de même deviner à
quelques dizaines de centimètres des roues du bus le large précipice presque
sans fin. Pas de chance, je suis du mauvais coté dans le bus et je me chie
dessus... Les éclats de rire du groupe ont fait place à un silence
glacial ! Nous sommes â 4700 m emmitouflés dans nos parka il fait -5 •c
putain que ca fout les jetons...

Seul Juny l'un des guides jovial
plaisante avec quelques anecdotes passées ou blague à propos : quelles
sont nos dernières volontés ? veut on la dernière cigarette du
condamnée... Il nous fait plutôt rire jaune. Enfin la route s'épaissie un peu
pour mon plus grand soulagement...De courte durée c'est là que nous descendons,
(put... Qu'est ce que je fous la moi!!!) Nous nous équipons, Juny n'est plus
jovial mais très concentré pour les consignes et le briefe sécurité complet. Nous
terminons par un serment sur l'honneur main levé a respecter ces consignes bref
cette fois on y est.

Il ne me reste plus qu'a assumé mes pulsions d'ado attardé
en mal de sensation forte a vouloir flirter avec les limites.

Et nous voici en route dans la purée
de poix. Je serre les fesses et les dents. Très vite l'appréhension fait place
au plaisir nos supers vélos à double suspension épousent la piste et absorbent
les cailloux avec une facilité déconcertante. J'avale les premiers kilomètres
en me décrispant. 1 er stop dans un village fantôme abandonné depuis
l'inauguration de la nouvelle route. Dernière explication technique du guides
et nous voila dévalant la piste : 

- par la gauche coté précipice
(explication logique : le conducteur doit pouvoir vérifier en sortant la
tête que ses roues restent sur la piste et ne bascule pas dans le vide et le
conducteur qui remonte doit pouvoir vérifier en sortant la tête qu'il
n'accroche pas la falaise ou les troncs d'arbre.

Parmi les moments les plus forts :

- passage de la partie la plus étroite
de la route creusée a même la falaise 2,5 m

Passage en vélo dans les « San
Ruan Water Falls »

- Passage du spot de base jump célèbre
depuis le loupé de Cliff Road  
https://www.youtube.com/watch?v=gUxzQ-AXUbQ
- Passage sur le spot des célèbres
photos vertigineuses qui présentent la death road.

Nous ferons en tout 6 arrêts (casse croute,
photos, repos...) au cours de la descente. Des paysages plus époustouflants les
uns que les autres. Au fur et à mesure que nous dévalons, la cime s'éloigne, le
précipice diminue, la végétation grandit, la température augmente, comme la
taille de la piste et par conséquent notre vitesse grandit proportionnellement
au danger et à l'appréhension qui diminue (comme
nos couches d’habits d’ailleurs). On finira a fond les ballons en se tirant « la
bourre ». On ne résiste pas à l'appelle de la mousse locale et du restau
qui nous attends au bord de la rivière, en pleine foret tropicale. Retour très
arrosé avec mes nouveaux potes norvégiens à enquiller les cuba libre en dansant
comme des revenant sur de la musique 90een.

Le kifffffff total... absolu... Des
instants incroyables gravés à vie avec
la Play-liste suivante

 

https://youtu.be/2ABNMRWr1Sg je suis un Death Road Survivor il ne
manquait que mes potes un peu fou pour partager ses sensations et émotions. Ca
leur aurait plu. Un peu en retard, arrivée 22h, je retrouve ma petite famille
très inquiète... mon dieu que la vie est belle.